ESP


Recherche et mise en évidence

d'un phénomène télépathique chez le lapin

Dr. Bernard THOUVENIN
Docteur en Médecine.

Juillet 1988


 

V - CONDITIONS EXPERIMENTALES

A - Série d'expériences de 1978

Deux lapines de race pure " Fauve de Bourgogne ", Angèle II et Daisy II, âgées de 9 mois, de la même portée et ayant toujours vécu ensemble, sont élevées dans un clapier grillagé. Une fois par semaine, le lundi matin, je les place à distance pour une durée d'une heure environ. L'une est placée dans le fond du souterrain de la maison (qui s'ouvre dans une cour intérieure), l'autre se trouve dans une pièce de la maison, au rez-de-chaussée. Elles sont toutes les deux à une distance directe d'environ 22 mètres à travers le sol, avec un dénivelé de 4.60 m environ. La distance extérieure passant par le jardin et le souterrain et comportant au moins deux angles droits et deux dénivelés est d'environ 34 mètres.

Les deux lapines sont maintenues pendant l'expérience chacune dans une cage à hamster à couvercle grillagé qui leur permet quelques petits mouvements mais pas un retournement complet. La lapine du souterrain est maintenue dans l'obscurité, l'autre se trouve dans une lumière du jour atténuée, dans la pièce d'expérience, à côté de l'appareil enregistreur et sous ma surveillance. Les deux lapines sont porteuses d'un capteur " translux " fixé sur l'oreille qui permet de les enregistrer en photopléthysmographie. L'enregistrement simultané sur bande de papier chronométré est possible car les deux lapines sont reliées chacune par 50 mètres de fil conducteur à l'appareil Praxigraph II TR placé dans la pièce d'expérience.

Le but de l'expérience est l'étude des stress spontanés des deux lapines mais aussi l'étude des stress provoqués.

Pour réaliser ces derniers, je déclencherai au cours de chaque expérience une dizaine de stimuli à la longue de la pièce d'expérience qui sera toujours la même (Angèle II). Les stimuli sont choisis de faible intensité afin d'éliminer une propagation directe à distance (petits bruits de claquement d'encreur, éclairs lumineux par lampe torche, souffle direct sur le lapin). Cependant, au cours de deux expériences, trois stimuli par coup de pistolet ont été réalisés. Aucun des trois n'a donné de réaction chez la lapine à distance ce qui est une preuve du bon isolement des deux lapines.

Il faut préciser que les stimuli ont été déclenchés non pas au hasard mais dans des périodes de calme des deux lapines repérées par la lecture de l'appareil enregistreur. Cette façon de procéder peut être critiquée, mais une bande d'essai faite avec déclenchement à l'aveugle n'a pu être lue car les stimuli tombaient le plus souvent au cours d'un stress spontané de l'une ou l'autre lapine.

B - Séries d'expériences de 1980 - 1981 - 1982 : les cages d'isolation

Dans ces trois séries d'expériences, j'ai utilisé aussi des lapines de la même portée ayant toujours vécu ensemble:

- série 80: deux nouvelles lapines " Fauve de Bourgogne " âgées de 11 mois;

- série 81: deux nouvelles lapines " Fauve de Bourgogne " âgées de 5 mois;

- série 82: deux nouvelles lapines blanches bâtardes âgées de 3 mois.

Dans l'expérimentation de 80, je n'ai étudié que les stress spontanés. Dans les deux autres séries, j'ai réalisé en plus des stimuli alternativement sur l'une ou l'autre lapine. Dans ces trois séries: les lapines se trouvent à distance aux mêmes endroits que dans la série de 1978: ce qui est spécifique, c'est l'utilisation des cages d'isolation.

Intérêt des cages:

a - Elles isolent les deux lapines l'une de l'autre dans des conditions beaucoup plus rigoureuses que dans les expériences de 1978, permettant l'équivalent d'un éloignement à très grande distance. Avec ces cages, la propagation d'un son, d'un ultrason ou d'une onde électromagnétique d'une lapine vers l'autre peut être pratiquement éliminée.

b - Elles isolent les deux lapines des influences extérieures, venant en particulier des bruits extérieurs, de l'expérimentateur, des émissions électromagnétiques, etc.

c - Elles rendent les lapins plus calmes. Lorsque ceux-ci se sont habitués à la cage, les tracés montrent beaucoup moins de stress spontanés ou d'agitation qu'à l'air libre, ce qui rend plus aisée la lecture des bandes.

d - Elles permettent de réaliser des stimuli bien précis car une sonnette à pile se trouve placée à l'intérieur d'une des deux cages.

Réalisation des cages:

a - Les dimensions intérieures des cages ont été calculées pour qu'un lapin puisse y vivre pendant environ 1 heure sans manquer d'oxygène et sans que la température intérieure ne s'élève trop (elle ne s'élève que de 1°C après chaque expérience). Les dimensions retenues ont été les suivantes: largeur: 68 cm / profondeur: 48 cm / hauteur: 37 cm.

b - Les dimensions extérieures des cages sont les suivantes :

Cage n°1 (souterrain)

Cage n°2 (pièce d'expérience)

largeur: 95 cm

largeur: 105 cm

profondeur: 75 cm

profondeur: 85 cm

hauteur: 65 cm

hauteur: 75 cm

c - L'isolement phonique comporte de l'intérieur à l'extérieur les couches suivantes:

Cage n°2. (pièce d'expérience) sur son bac à sable

Igorel mou

2 cm

Aggloméré

2 cm

Air

2 cm

Polystyrène

4 cm

Placoplâtre

2 cm

Aggloméré

2 cm

Débris de mousse(*)

2,5 cm

Tôle d'acier 10/10(*) Polystyrène(*)

2 cm

(* sauf pour la cage n°1)

Les 2 cages reposent sur bac à sable par l'intermédiaire de 4 pieds comportant les couches suivantes:

un Diabolo en caoutchouc

Placoplâtre

1 cm

Polystyrène

4 cm

Placoplâtre

1 cm

Polystyrène

4 cm

L'isolement phonique a été testé avec un microphone omnidirectionnel Mélodium 88 B et un enregistrement sur papier avec le praxigraph II TR.

L'atténuation d'un bruit de pistolet au moyen des cages, de la distance, des obstacles, peut être évaluée au minimum à 82 décibels.

d - Isolement électromagnétique: celui-ci est réalisé pour la cage n°1 par un entourage de papier d'aluminium recouvrant intégralement l'intérieur de la cage et relié à la terre. Pour la cage n°2 de la pièce d'expérience, il a été réalisé un caisson en tôle d'acier (10/10) relié à la terre également, de manière à protéger le lapin également contre les champs magnétiques.

Le pouvoir " cage de Faraday " des deux cages a été testé en utilisant un transistor à sa puissance maximum et également une boussole. Ce pouvoir a été jugé très bon pour la cage en tôle d'acier et moyen pour la cage en papier d'aluminium. Il est à noter d'ailleurs que l'efficacité des deux cages s'additionne.

Nature des stimuli utilisés:

Dans les expériences de 81 et 82, des stimuli seront appliqués alternativement à l'une et à l'autre lapine, mais pas dans le premier quart d'heure de l'expérience où seuls les stress spontanés seront observés. Pendant les deux quarts d'heure suivants, on utilisera les coups de sonnette à pile placée dans la cage n°2, mais on tiendra compte aussi à la fin de l'expérience du stress provoqué par le début de l'ouverture de la cage n°2: enlèvement du couvercle de la cage de Faraday, l'autre lapine étant toujours isolée à distance par sa cage complète.

Comme dans la série d'expériences de 1978 et pour les mêmes raisons, les stimuli seront déclenchés dans les périodes de calme des deux lapines.

 

IV - CONVENTIONS D'ETUDE DES BANDES

SOMMAIRE

VI - ETUDE STATISTIQUE