Electronique et Parapsychologie

René Hardy

Revue Métapsychique Volume 1 - N°1, juillet 1955

Institut Métapsychique International


 

Au cours de nombreuses expériences que nous avons pu faire pour vérifier les résultats obtenus par d'autres chercheurs dans le domaine de la parapsychologie, nous avons retrouvé les effets bien curieux de déclin et de variations des écarts.

Une expérimentation de P.K. par exemple, effectuée avec six sujets et ayant porté sur le jet de 40.320 dés, s'est soldée par un équilibre presque parfait, malgré d'importants écarts positifs au début, puis négatifs ensuite, de telle sorte que les effets partiels très signifiants rencontrés au cours de la partie n'apparaissent plus dans le bilan général.

Nous avons constaté aussi, comme cela est bien connu maintenant, que certains sujets de tempérament pessimiste ou anxieux donnaient des résultats signifiants mais négatifs, tandis que d'autres sujets, optimistes et confiants en eux-mêmes avaient, par opposition, des résultats positifs parfois étonnants.

En outre ces sujets, selon l'humeur du jour ou pour des causes difficiles à définir, étaient bien meilleurs au début que dans les fins de longues parties. On note cependant, tout à fait à la fin, le coup de collier qui tend à faire remonter la moyenne des résultats.

Cette particularité des expérimentations quantitatives se retrouve d'une manière générale et si les méthodes de travail utilisées ont malgré tout permis d'introduire dans la parapsychologie les lois de la statistique avec toute la rigueur mathématique, elles ne permettent pas de dégager d'une façon suffisamment nette le caractère positif de certains résultats. Dans certains cas même si l'on veut pousser assez loin l'étude des statistiques en tenant compte du déclin ou des écarts en cours de partie, il arrive que certains observateurs peu habitués à une pratique de l'expérimentation en parapsychologie, éprouvent trop de difficultés dans l'interprétation.

Un autre inconvénient de ces méthodes est de nécessiter des expériences comportant un grand nombre de séances ou de réunions, au cours desquelles il faut faire participer beaucoup d'expérimentateurs, sujets, ou observateurs et contrôleurs.

Nous avons constaté qu'il était beaucoup plus difficile d'interpréter les résultats d'expériences, lorsque celles-ci étaient basées sur l'emploi d'une grande variété de dessins, comme c'est le cas dans les jeux de cartes spéciales de toutes sortes, avec symboles, signes géométriques ou images diverses.

La nature des figures choisies ne permet généralement pas d'éviter l'intervention de l'imagination du sujet et celle-ci vient interférer, consciemment ou non, pendant l'expérimentation. Cette distraction du sujet diminue les chances de réussite.

Il est très difficile de choisir de nombreuses figures différentes ayant toute la même efficacité et si nous devions constituer un jeu de 50 cartes pour expériences diverses, nous utiliserions 25 cartes d'une sorte, 25 cartes d'une autre en choisissant deux images, l'une étant très affective et suggestive et l'autre constituée par un signe très banal.

Nous retrouverons plus loin l'emploi de deux figures élémentaires à grand contraste de prégnance, non pas dans un jeu d'un nombre défini de cartes, mais comme thème d'intérêt pour des parties de Pile ou Face, quasi sans fin, grâce à un montage électronique particulier.

Nous avons en effet cherché à utiliser les possibilités considérables de l'électronique d'aujourd'hui dans un système d'éventualité binaire, n'introduisant pas l'erreur de symétrie des réalisations mécaniques et permettant des statistiques d'interprétation facile. La faible inertie des montages électroniques réduit considérablement le temps nécessaire aux expériences à grand nombre de coups.

Une première tentative d'électro-mécanisation du jeu de "pile ou face" que nous avions faite il y a déjà quelques années consistait en un appareil qui nous a servi à des expériences avec des radiesthésistes .

Le but de cet appareil était de réaliser le positionnement automatique d'un système de relais électromagnétiques suivant deux éventualités, chaque fois qu'on appuyait sur un bouton. Le dispositif oscillant alternativement sur deux positions pouvait être immobilisé sur l'une d'entre elles à un instant précis en appuyant sur ce bouton et deux états stables pouvaient être obtenus. correspondant chacun à l'une des deux éventualités.

Suivant le genre d'expérience à effectuer, on pouvait obtenir : soit un champ magnétique de deux polarités différentes (Nord, Sud), soit la mise " EN " ou " HORS " circuit d'une inductance et le radiesthésiste devait indiquer chaque fois la polarité du champ magnétique, ou bien dire si le champ existait ou non.

En appuyant sur un autre bouton, on pouvait faire paraître sur des voyants lumineux l'indication réelle du positionnement ou ce qui aurait du être répondu par le sujet. Cet appareil, conjointement à un autre grâce auquel on pouvait faire varier l'intensité, dans des conditions particulières permettrait entre autres de mettre bien en évidence le caractère intuitif de la radiesthésie et l'absence d'action physique directe du champ sur la pendule ou sur la baguette, ces derniers constituant simplement des adjuvants favorables grâce à une éducation réflexe et à l'adoption des conventions mentales.

Mais si nous désirons donner ici la description de cet appareil c'est aussi parce qu'il représente également par son principe la mécanisation du système " pile ou face ", sous une forme simple de réalisation permettant déjà une expérimentation fructueuse dans laquelle le sujet cherche à prévoir celui des deux voyants qui s'illuminera en appuyant sur le bouton.

Le sujet peut aussi désirer que ce soit toujours le même voyant choisi qui s'allume, chaque fois qu'il appuie sur le bouton. Les deux voyants peuvent comporter deux images à contraste de prégnance comme il a été dit plus haut.

L'appareil n'a pas plus de raison pour s'immobiliser sur une position que sur l'autre, sauf du fait d'une action paranormale. Un grand nombre de tests peut être effectué dans un temps relativement court et on peut déduire, en comparant les résultats avec les espérances mathématiques correspondantes, l'effet produit par l'influence du sujet .

L'appareil peu encombrant, est contenu dans un boîtier de 18 cm de large sur 23 cm de long. II fonctionne sur le secteur alternatif et son maniement est très facile.

II comporte (fig. 1) un interrupteur de mise en marche ainsi qu'une petite lampe témoin T de fonctionnement. Les commandes se font par les deux boutons B1 et B2. Le commutateur C permet d'utiliser l'appareil de deux manières différentes et le bouton R/ sert à effectuer le réglage de la symétrie de l'alternat.

Derrière l'appareil se trouve une prise dans laquelle on branche le fil d'alimentation de la bobine L qui est fixée à un petit socle en bois et qui se termine à sa partie supérieure par le pôle magnétique P, qui peut être alternativement " Nord " ou " Sud ", selon la position sur laquelle l'appareil s'immobilise lorsqu'on a appuyé sur le bouton B1.

Suivant la deuxième manière d'utiliser l'appareil le bobinage L peut être alternativement alimenté ou non en courant, de telle sorte qu'après avoir immobilisé par B1 l'appareil, il y a ou il n'y a pas de champ magnétique en P.

Le schéma de principe de l'appareil est représenté sur la figure 2 sur laquelle on voit le circuit d'alimentation à gauche, avec l'interrupteur de mise en marche, un fusible de sécurité, la valve de redressement et la source de courant continu d'un centaine de volts finalement obtenue au point K. Le voyant lumineux T indique la mise sous tension de l'appareil.

Les deux relais d'alternat sont représentés à droite (X et Y). Au repos le bouton B1 maintient bloqué, par le contact qu'il établit, un des deux relais X ou Y dans la position de collage tandis que dès qu'on appuie sur le bouton B1, l'alternat s'établit et une oscillation se produit à la cadence de 15 par seconde entre le collage des relais X et Y alternativement.

Ceci est obtenu par le fait que lorsque le relais X, par exemple, est au collage, il entraîne par un contact approprié la mise sous tension du relais Y en série avec la résistance R', ce qui coupe la tension qui permettrait à X de coller par le contact de repos du relais Y, etc...

L'utilisation de l'appareil se fait de la façon suivante : on appuie pendant un instant sur le bouton B1 et à la cadence de 10 à 15 fois par seconde les relais X et Y " battent ", puis dès qu'on lâche le bouton B1 au bout d'un instant, un des deux relais se trouve bloqué au collage sans qu'on puisse savoir lequel.

Si le commutateur C est dans la position (a), l'inductance L sera alimentée par un courant dont le sens déterminera un champ magnétique avec la polarité Nord ou Sud en P, dépendant de celui des deux relais X ou Y qui se trouvera bloqué par la libération du bouton B1.

Aucun signe extérieur n'indique la polarité ou l'existence du champ magnétique et si on désire connaître le résultat, il suffit d'appuyer sur le bouton B2 pour que le voyant " NORD " ou le voyant " SUD " se trouve illuminé, indiquant la polarité du champ magnétique en P. En appuyant à nouveau sur le bouton B1 on provoque l'alternat des relais qui au bout d'un court instant à la nouvelle libération de B1 immobilisera l'aimantation Nord ou Sud de l'extrémité P sur une nouvelle position, etc...

Dans la deuxième manière d'utiliser l'appareil on place le commutateur C sur la position (b). Dans cette position l'alternat provoque successivement l'établissement ou la coupure du courant dans l'inductance L et lorsqu'on dégagera le bouton B1, le champ magnétique se trouvera établi ou non dans l'inductance L. Pour en avoir l'indication, il suffit d'appuyer sur le bouton B2, qui fera apparaître l'illumination du voyant " EN " si le bobinage L est en circuit, et dans ce cas il y a un champ magnétique de polarité Nord en P, tandis que dans l'autre cas sur la position " HORS " indiquant que le champ magnétique n'est pas établi.

Sur la figure 3 on voit l'appareil tel que nous l'avions réalisé à l'époque.

Comme nous l'avons dit plus haut, il permet un certain nombre d'expérimentations intéressantes avec des radiesthésistes en recherchant à faire détecter l'existence ou non d'un champ magnétique au dessus du pôle P de l'inductance de la figure 1. On répète l'expérience un grand nombre de fois pour modifier la nature du champ (Nord ou Sud) au hasard, ou bien suivant la deuxième formule le champ est établi ou non, à chaque immobilisation de l'alternat.

La cadence du battement des relais de 10/15 fois la seconde, est assez rapide pour que d'appuyer un instant seulement sur le bouton, cela suffise pour donner une nouvelle position impossible à définir à l'avance. L'équilibrage par le bouton R de la figure 1 permet de rendre égales, avec une certaine précision, les chances de rencontrer l'une ou l'autre des deux éventualités.

Cet appareil permet aussi d'obtenir l'équivalent d'un jeu de " Pile ou Face " dans lequel on fait intervenir le coefficient personnel, en vue de modifier la position que le hasard peut donner au positionnement des relais ou encore, suivant une autre manière d'expérimenter, de prévoir, ou d'indiquer la position sur laquelle se fera l'immobilisation successive des relais.

Cet appareil de réalisation très économique ne représentait cependant qu'une première étape vers l'automatique complet et l'alternat obtenu par des relais ne permet pas une précision suffisante pour des statistiques portant sur de très grandes séries à " Pile ou Face ".

L'alternat entièrement électronique devait nous apporter une solution satisfaisante et nous avons réalisé un deuxième appareil, très simple aussi, et du même encombrement que le précédent, fonctionnant sur le secteur alternatif, facile à transporter.

Cet appareil était constitué par un circuit générateur d'impulsions à la cadence de 100 à la seconde, commandant le " basculement " alternatif sur ses deux positions d'un multivibrateur monté en oscillateur bi?stable. Deux petits tubes à néon témoins s'illuminaient alternativement à la cadence de l'alternat, chacun 50 fois par seconde et donnaient l'impression de deux tubes illuminés en permanence.

Lorsqu'on appuyait sur le bouton A placé sur le devant, en bas de l'appareil (figure 4), on supprimait l'envoi d'impulsions de basculement et l'oscillateur bi?stable restait immobilisé dans l'une ou l'autre de ses deux positions, faisant apparaître l'illumination d'une seule des deux lampes témoin, celle qui correspondait à l'état du bouton A.

On pouvait appuyer sur le bouton A à un rythme désordonné au hasard, trois, quatre coups de suite, aussi bien qu'espacés de quelques secondes, faisant apparaître alternativement suivant une loi désordonnée l'illumination de l'une ou l'autre des deux lampes témoin.

II suffisait de noter au bout de 100 coups le nombre d'illuminations à gauche et le nombre d'illuminations à droite et de comparer le résultant avec le calcul des probabilités pour pouvoir déjà tirer une conclusion sur l'éventualité d'une action évolutive sur le résultat, soit que l'on ait désiré l'illumination toujours Pile, gauche etc .... ou face, droite, ou sans désignation en fixant simplement celle des lampes que l'on désirait commander.

Ce que nous avons obtenu a été très variable et nous avons fait relativement peu d'expérimentations avec cet appareil, car nous avons vite constaté ses nombreuses possibilités et la nécessité d'avoir un comptage automatique évitant d'avoir à noter soi-même par des petits bâtons comme un écolier dans deux colonnes, avec la perte de temps et les erreurs habituelles, même avec un assistant.

De plus les écarts par rapport à la marche probable en cours de partie restaient confondus, et leur mise en évidence nous intéresse particulièrement car le sujet à des moments courts de rendement excellent, suivis de périodes bien plus longues sans effet. Il peut en quelques secondes " remonter une moyenne " avec un rythme normal de coups positifs, comme nous le constatons facilement avec l'usage de l'appareil de la figure 6, utilisant le principe de base de l'oscillateur simple de la figure 4, mais auquel nous avons ajouté l'automatisme du comptage et la possibilité d'adjonction de deux autres appareils pour enregistrer les résultats sur une bande et pour mettre en évidence les écarts avec un compteur différentiel particulier.

Le sujet peut être placé devant l'appareil et suivre lui-même avec intérêt l'évolution du comptage, ce qui l'aide à " rattraper " la différence si au départ il prend l'appareil avec un écart important et même dépasser le compteur qui ne l'intéresse pas pour réaliser une sorte de course vers un score positif.

Le principe général de l'appareil de la figure 6 est représenté sur la figure 5. Le bloc 1 est constitué par un générateur d'impulsions. Ce générateur d'impulsions fournit des " Tops " TI,T2,T3,T4, etc... qui sont envoyés sur le bloc 2 contenant un oscillateur bi?stable qui à l'arrivée de chacune des impulsions successives du bloc 1 change de position K1,K2,K3,K4, etc...

Les impulsions du bloc 1 ont lieu environ tous les centièmes de seconde et ont une durée ne dépassant pas une microseconde. Le temps de basculement pour passer d'une position K1 à une position K2 est extrêmement court également.

Le fonctionnement du générateur d'impulsions 1 peut être suspendu au moyen du relais 3 commandé par le bouton poussoir 4.

Si à un moment donné on appuie sur le bouton 4, le circuit 2 s'immobilise sur une position K1 ou K2, celle où il se trouve au moment précis où le contact d'immobilisation du relais a suspendu l'envoi d'impulsions et un circuit amplificateur 5 classique qui sert de liaison, commande la fermeture d'un relais 6, ou 7, selon l'immobilisation positive, ou négative, de la bascule électronique 2. Ceci a pour effet de faire avancer d'un pas un des deux relais 9 ou 10, qui sont des compteurs à rochet du type utilisé pour compter les communications téléphoniques et tandis que l'un des compteurs marque un pas, une lampe L1 ou L2, correspondante, s'illumine complétant d'une manière visuelle l'indication du résultat.

On peut appuyer sur le bouton 4, même à une cadence très rapide, sans pouvoir créer un rythme de concordance volontaire ou fausser le résultat et grâce à la totalisation automatique on peut effectuer un grand nombre de parties " Pile au Face " en un temps très court. A la fin des parties, il suffit de noter et de comparer les chiffres se trouvant sur les deux totalisateurs.

L'ensemble, schématisé sur la figure 5 est représenté sous sa forme de réalisation sur la figure 6. La figure 7 montre l'intérieur de l'appareil.

Dans la figure 6 on voit sur le panneau avant, à la partie supérieure, les deux totalisateurs placés au dessus de chacun des voyants marqués " gauche " et " droite ". Au centre se trouve le témoin de la bascule, petite lampe au néon, témoin de l'oscillation des bascules. A gauche en bas se trouve la mise en marche et le témoin général.

Au milieu en bas on voit les deux bornes auxquelles on peut brancher un bouton à main au bout d'un câble de la longueur désirée pour opérer à proximité, ou même très loin, et avec lequel on immobilise les bascules sur une de leurs positions ; un des totalisateurs compte alors une unité, tandis que le voyant correspondant s'illumine.

Les bornes d'en bas à droite permettent la liaison avec un enregistreur et à côté des prises de l'enregistreur se trouvent les sorties des témoins extérieurs. A ces bornes on peut relier 2 lampes témoins indépendantes, s'allumant l'une ou l'autre en même temps que les petits voyants " gauche ", " droite ", placés sous les totalisateurs. C'est en somme la répétition sur ces bornes des signaux de comptage et ces bornes peuvent également être reliées à un autre appareil du même volume que celui que nous décrivons aujourd'hui et qui comprend un compteur électronique avec des chaînes de comptage dans les 2 sens,

 

c'est-à-dire que le compteur qui peut être mis à zéro au départ d'une expérience, indique un nombre positif ou négatif qui correspond à l'écart à chaque instant, tandis que sur une autre chaîne de comptage, on totalise tous les coups.

L'ensemble de ce compteur électronique différentiel et totalisateur représente le même volume que l'appareil de la figure 6.

Toutes ces indications peuvent être également enregistrées simultanément sur une bande qui avance en " pas à pas " d'un cran à chaque coup.

Un troisième bâti de la même dimension également que l'appareil de la figure 6, peut donner une indication visuelle extérieure au moyen d'une grande aiguille qui se déplace de part et d'autre d'un repère de zéro. Cette aiguille indique en permanence l'écart que l'on voit évoluer au cours de la partie tandis qu'il s'enregistre par ailleurs.

Cette aiguille comporte un système de contacts électriques qui permettent une signalisation lorsque l'écart dépasse une valeur de signifiance fixée à l'avance.

Nous donnerons maintenant la description sommaire du contenu du COMMUTATEUR ELECTRONIQUE de la figure 6, en indiquant sans nous étendre les éléments cependant nécessaires pour qu'un spécialiste de l'électronique puisse utiliser nos indications pour reproduire ce type d'appareil que nous avons créé pour être diffusé.

Sur la figure 8 le schéma montre en haut à gauche un oscillateur du type " blocking " qui utilise la moitié d'une double triode. Un des secondaires du transformateur est relié à la cathode d'une diode de restauration, tandis que l'autre secondaire est relié à la grille du tube V4 qui permet, par variation du curseur du potentiomètre de sa grille, de régler la fréquence de l'oscillation.

Des impulsions produites par cet ensemble oscillateur sont introduites sur la cathode du tube V6 qui est une double triode montée en multivibrateur bi?stable. Les éléments de cette partie du circuit ont une précision de 1 %.

Les tensions alternativement négatives et positives K, produites par le basculement déclenché à chaque impulsions T1,T2,T3, etc... sont dirigées sur une double triode de couplage qui est d'ailleurs polarisée négativement au delà du cut-off, de telle sorte que les relais R1 et R2 qui servent de charge anodique, n'ont aucun courant pendant l'oscillation des bascules, malgré les signaux alternativement positifs ou négatifs appliqués sur chacune des grilles.

Le relais de blocage R3 en bas à droite de la figure est commandé par le bouton 4, extérieur à l'appareil. Lorsqu'on appuie sur le bouton 4 le relais R3 détermine par son collage une tension de polarisation sur le retour de la double triode de couplage en même temps que par son collage le relais R3 supprime l'envoi d'impulsions à l'oscillateur bi?stable qui s'immobilise. La bascule s'immobilise dans une de ses positions et celui des deux relais (R1 ou R2) correspondant qui est alimenté, détermine l'avancement d'un pas, soit du compteur gauche soit du compteur droit, avec illumination correspondante d'un voyant L1 ou L2.

Les éléments constituants de cet appareil ont été largement calculés pour assurer un fonctionnement toujours stable et de longue durée, même dans de larges limites des variations du secteur alternatif à l'entrée.

Derrière l'appareil se trouvent deux réglages, permettant de modifier les points de fonctionnement du multivibrateur bi?stable et de modifier la fréquence d'oscillation du générateur d'impulsions si on le désire pour changer la cadence de basculement.

La variété des expériences que l'on peut faire avec un tel appareil est très grande : on peut par exemple essayer de faire avancer toujours le même relais totalisateur en appuyant sur le bouton et en désirant chaque fois le même résultat.

On peut effectuer cette expérience sur un grand nombre de coups et observer l'avancement plus rapide d'un des totalisateurs que l'autre.

Mais on peut aussi opérer dans l'ignorance totale des résultats pendant l'expérience en tournant le dos à l'appareil, en observant les chiffres en fin de partie.

Sur la figure 9 on a représenté une application possible de l'appareil, dans laquelle on utilise des témoins extérieurs constitués par deux lampes qui peuvent éclairer deux images qui ne sont pas simplement le côté " pile " ou le côté " face " d'une pièce de monnaie mais qui peuvent être des éléments très variés aussi bien des dessins que des photos ou même des objets, dans le but de désirer l'illumination de la même image chaque fois par exemple, au lieu de penser simplement à faire avancer un des deux compteurs.

Si l'on doute de la précision de la symétrie de l'appareil et pour obvier à toutes objections possible ou à quelque effet inhibiteur, il est possible d'inverser les images l'une pour l'autre au bout d'un certain nombre de coups et de procéder ainsi alternativement en notant chaque fois les nombres obtenus aux totalisateurs.

Naturellement l'expérimentation de la figure 9 sera plus fructueuse si on utilise deux images très différentes d'intérêt, par exemple un portrait très familier et un signe quelconque pour l'autre ou même rien, c'est-à-dire un carré uniformément blanc, ou noir.

Nous nous bornerons aujourd'hui à la description qui vient d'être faite et donnerons ultérieurement celle des compteurs différentiels et indicateur d'écart.