C. Crussard, J. Bouvaist
INTRODUCTION
Lun de nous ayant été brutalement mis en face
dun cas de déformation déprouvette
métallique sans intervention apparente dune force
extérieure (cf. Sciences et Avenir, n°345 - Novembre 1975
), nous avons pensé quil était de notre devoir de
chercheurs métallurgistes dessayer détudier
systématiquement ce genre de manifestations. Aussi nous sommes
nous adressés à J.P. Girard, qui était
réputé produire des effets « anormaux » sur
les métaux et désirait expérimenter devant des
scientifiques. Le présent article a pour but de décrire
quelques-uns des essais que nous avons effectués avec lui
depuis près de deux ans.
Quelques semaines après le début de nos essais, J.P.
Girard nous avait prévenus quil avait pratiqué la
prestidigitation. Quelque temps après, nous avons
dailleurs appris de deux ou trois côtés à
la fois quil était inscrit sur « lannuaire
des magiciens ». Au début, il opérait de
façon un peu confuse et enveloppée, rappelant le style
dun illusionniste; malgré cela, dès cette
période initiale, J.P. Girard a produit des effets
intéressants; diverses personnalités scientifiques ont
assisté à quelques-unes de ces démonstrations.
Nous avons peu à peu obtenu que J.P. Girard simplifie sa
manière dagir et se prête à un protocole
plus rigoureux. Mais nous avons observé sur nos
enregistrements quelques gestes qui impliquaient une action musculaire.
Ce mélange deffets frappants et
déléments douteux nous a incités à
une étude critique qui a été assez longue; nous
pensons intéressant den retracer ici les principales étapes.
Pour nous entourer davis variés, nous avons, dès
août 1976, consigné lensemble de nos observations,
de nos réflexions et de nos doutes dans un rapport provisoire
qui a été distribué alors à de nombreuses
personnalités scientifiques; dans ce rapport, nous avions
mentionné ce que nous savions sur J.P. Girard comme
prestidigitateur et quelques-uns de nos doutes sur les « appuis
» quil pouvait donner plus ou moins consciemment en cours
dessais. Nous avons complété ce rapport par des
présentations de documents (éprouvettes, micrographies,
diagrammes, enregistrements « vidéo) en faisant un
échantillonnage des essais sûrs et dautres moins
bons, car il aurait été incorrect de présenter
une sélection trop optimiste. Dans ces présentations,
et pour élargir linformation sur J.P. Girard, nous avons
aussi montré des films dorigines extérieures
variées et dailleurs de valeurs inégales. Des
illusionnistes, français et étrangers, ont
assisté à certaines présentations; ils nous ont
aidés à préciser notre opinion sur certains
endroits; lun deux a découvert un indice de
truquage sur un film que J.P. Girard nous avait procuré sans
nous dire quil était truqué. Les avis recueillis
au cours de toutes ces discussions, nous ont aidés dans
létude critique de nos documents, et dans diverses
vérifications que nous avons faites depuis. J.P. Girard
sest prêté à quelques contre-essais, dont
un au moins très intéressant (Essai n°.4 du
tableau II). Tout ceci nous a pris du temps et explique le long
délai entre nos premiers essais et la parution du
présent article; mais nous pensons que cette étude
critique a été poussée assez loin, sinon presque
trop loin, et que le moment est venu de publier les plus typiques de
nos expériences.
La sélection que nous présentons résulte donc
dun long travail de criblage. Des 150 éprouvettes que
J.P. Girard a déformées ou transformées devant
nous ou nos collaborateurs, il ny en a quune vingtaine
où nous puissions affirmer de façon positive le
caractère « anormal » des effets observés;
nous exposons dans la suite de cet article huit de ces cas, les plus
typiques. Mais il faut dire que, parmi les essais
éliminés, il y en a très certainement une
majorité de valables, car nous avons pris un crible trop
sévère en écartant des démonstrations qui
ne suivaient pas un mode opératoire fixé davance.
Dautres essais, avec jauges extensométriques, seront
publiées ultérieurement.
Notre souci de rigueur élimine ainsi des observations assez
remarquables, portant sur des déformations à distance,
des déformations dobjets ou éprouvettes dans les
mains mêmes dobservateurs au-dessus de tout
soupçon, ou tenues à chaque bout par J.P. Girard et par
un observateur.
Les essais que nous allons relater ont été conduits
sous notre responsabilité personnelle, avec lautorisation
de Pechiney-Ugine-Kuhlmann. Nous tenons à remercier ceux de
nos collaborateurs qui ont bien voulu nous aider dans
létude délicate de ce domaine controversé,
notamment MM. J. Rauch, G. Jollant et B. Dubost. Nous tenons aussi
à exprimer notre reconnaissance au Professeur J.B. Hasted,
professeur de physique au Birkbeck College de lUniversité
de Londres, pour avoir bien voulu patronner un essai dans son laboratoire.
DESCRIPTION DES ESSAIS
Flexion déprouvettes métalliques
Pour éviter que J.P. Girard puisse plier subrepticement une
éprouvette, nous avons utilisé souvent des barres
dassez forte section en métaux variés; surtout
aluminium et alliages légers (barres de 250 à 350 mm de
longueur et 8 à 17 mm de diamètre), mais aussi cuivre,
acier doux, acier inoxydable, magnésium. Nous avons
déterminé les forces (moments fléchissants)
nécessaires à fléchir nos éprouvettes,
par mesures et par calculs. Pour pouvoir comparer les valeurs de
résistance des éprouvettes aux efforts quelles
auraient pu subir sil y avait eu truquage par flexion
subreptice, nous avons déterminé le moment maximal
quun homme peut développer en saisissant une barre
à deux mains et en déployant toute sa force... ce qui
ne passe pas inaperçu ! Pour cela, nous avons utilisé
une clef dynamométrique à poignées, de 400 mm de
long, que nous avons fait essayer à de nombreuses personnes.
Les moments maximaux varient, selon les individus, de 20 à 38
N.m; la médiane est vers 25 N.m; J.P. Girard a
développé 28 N.m avec un effort très visible.
Ces valeurs ont été confirmées par essais
directs sur des barres; on en verra un exemple ci-après
(Séance du 27 octobre 1976).
Il ne saurait être question de décrire ici tous ces
essais, ni den faire la revue critique; nous avons choisi pour
cet article les deux plus typiques:
Séance du 31 mars 1976,
au Centre Technique de lAluminium.
Expérimentateurs:
J. Rauch et G. Jollant, aidés dun assistant pour
lenregistrement vidéo.
Au cours de cette séance, dans une pièce voisine de
celle où était J.P. Girard, un expérimentateur,
G. Jollant, a pris une barre de duralumin durci en alliage AU4G
état T4 (cest-à-dire trempé mûri) de
250 mm de long et 8 mm de diamètre; son moment
fléchissant critique assez élevé (15 N.m)
empêche quon puisse la plier sans faire un effort
visible. G. Jollant la fait rouler sur un bureau, a
constaté quil ny avait aucun faux rond, la
marquée et mise lui-même dans un tube de verre quil
a fermé avec un bouchon. Cest la seule fois où
nous avons pu obtenir de J.P. Girard quil ne touche pas une
éprouvette à fléchir avant quelle soit
enfermée dans un tube.
G. Jollant a porté le tube fermé à J. Rauch, qui
la donné immédiatement à J.P. Girard et,
à partir de là, tout a été filmé.
Le bouchon, ou la barre dans le tube, ou les deux, étaient
toujours visibles. Après sêtre concentré et
avoir déclaré quil sentait quelque chose, J.P.
Girard a confié le tube, toujours bouché, à J.
Rauch. Celui-ci la débouché, a retiré la
barre qui était visiblement fléchie, et la
posée sur le bureau, puis sur une barre plate de façon
à faire voir la flèche qui est ainsi rendue très
visible. Cette flèche était de 2 mm.
Séance du 27 octobre 1976,
à Grenoble.
Expérimentateurs:
J. Bouvaist et B. Dubost.
Nous décrivons ici lessai effectué sur la plus
grosse barre. Il sagissait dune barre de 17 mm de
diamètre et 300 mm de long, en alliage AU2 (à 2.05 %
Cu) à létat T4 (trempé à leau
froide et mûri pendant 1 an); cette barre avait
été munie de repères gravés dans la
masse; on avait noté lemplacement de petits
défauts caractéristiques; elle avait été
apportée sur les lieux de lexpérience dans une
voiture autre que celle qui amenait J.P. Girard, et elle était
seule de son espèce dans le lot expérimental.
Ce barreau avait préalablement fait lobjet de tests de
flexion par des hommes très forts, et seul un homme de 140 kg
avait pu obtenir, sur ce barreau, une déformation faible, mais
significative, après sêtre enduit les mains de
magnésie (flèche de 0,6 mm correspondant à un
moment appliqué de 38 N.m). Le plan de flexion avait alors
été marqué par des gravages effectués sur
les deux extrémités. Des essais ultérieurs
avaient permis de vérifier que, même en saidant
dun appui fixe à mi-longueur, un homme moyen ne pouvait
accentuer cette déformation en pesant de tout son poids (65
kg) sur les deux extrémités.
Au cours de lessai, les deux expérimentateurs
étaient assis de part et dautre, à environ un
mètre de J.P. Girard qui opérait en bras de chemise,
manches roulées, sans alliance. J.P. Girard réalisa
successivement quatre déformations de ce barreau en tenant une
extrémité dans sa main droite et en caressant doucement
la partie libre de sa main gauche (flexions 1 et 2) ou en imposant
celle-ci à 5 cm au-dessus de léchantillon
(flexions 3 et 4). Après chaque déformation, un
observateur relevait le profil de léprouvette pendant
que lautre restait auprès de J.P. Girard. Les deux
déformations les plus importantes (3 et 4) ont pu être
suivies à lil; elles se sont produites toutes deux
vers le bas pendant une durée de lordre de 10 à
20 secondes; on a vérifié, après chaque
déformation, quaucun échauffement
nétait détectable par toucher manuel de la barre,
et que les flexions réalisées sans effort par J.P.
Girard se faisaient toutes dans un même plan (incliné de
34° par rapport au plan de flexion initiale mentionné
plus haut), repéré par les gravages indiquées
plus haut; ceux-ci permettaient dailleurs de vérifier
à chaque instant quil sagissait toujours bien du
même barreau. Immédiatement après
lexpérience, les échantillons ont
été mis dans une valise et emmenés au laboratoire.
Décrivons maintenant les examens de laboratoire:
On a dabord vérifié en laboratoire que tous les
repères, gravages et défauts dont était
initialement doté le barreau, étaient présents
sur le barreau ramené de lexpérience, permettant
daffirmer, sans équivoque, quil ny avait pas
eu substitution déchantillon. La figure 1 donne une
image de la barre après lexpérience.
Les examens suivants ont eu pour but de caractériser,
dune manière non destructive, les modifications
introduites dans le barreau, et ce plus particulièrement dans
la section A. correspondant au maximum de courbure. On note:
- un accroissement significatif de dureté des deux fibres situées dans le plan de flexion atteignant un maximum de 11 points Vickers (soit 27%) dans la section A. correspondant à la courbure maximale. La longueur de la zone où la dureté est supérieure à la dureté initiale est denviron 120 mm 60 mm de part et dautre de la section A).
- dans la section A. perpendiculairement au plan de flexion, la dureté mesurée sur la circonférence est maximum dans le plan de flexion et varie linéairement avec la cote par rapport à la ligne neutre, comme dans le cas dune flexion simple.
Afin de déterminer le moment quil faut appliquer par
flexion mécanique au barreau pour obtenir la flèche
permanente observée, nous avons procédé à
la flexion mécanique dun barreau témoin identique
au précédent avec une distance entre appuis fixes de
200 mm. La variation de la flèche résiduelle
mesurée en fonction du moment appliqué est donnée
dans la figure 2. On peut ainsi déduire que, pour obtenir la
flèche observée sur le barreau fléchi par J.P.
Girard (fr = 13,5 mm), il faut appliquer un moment M denviron
75 N.m soit 2 fois et demie le moment critique Mc = 30 N.m et deux
fois le moment exercé par lhomme le plus fort que nous
ayons testé. Lénergie totale de déformation
peut être calculée à 11 J.
Les résultats précédents permettent
dexclure complètement lhypothèse de
déformations subreptices dorigine musculaire qui aurait
échappé à la vigilance des observateurs. Le fait
que lon observe une consolidation « normale » de la
zone déformée permet dexclure en outre
lutilisation subreptice de moyens thermiques ou chimiques ayant
diminué localement la résistance mécanique de lalliage.
En conclusion, lensemble des observations effectuées
pendant et après lexpérience sur le barreau en
duralumin déformé par J.P. Girard lors de
lexpérience du 27 octobre 1976 permet de conclure:
- que les déformations successives réalisées nont pas été et nauraient pas pu être produites par utilisation de la force musculaire normale du sujet;
- que la déformation finale obtenue est en tous points comparable à celle que lon obtiendrait en appliquant au milieu de la barre reposant sur deux appuis une force ponctuelle de 1500 N.
Essais en tubes fermés sur acier inoxydable.
Matériaux et conditions opératoires.
Au cours dune séance au Centre Technique de
lAluminium, le 25 mars 1976, devant trois
expérimentateurs (C. Crussard, J. Rauch et G. Jollant) et
quatre autres spectateurs, ont été observés des
transformations martensitiques, avec ou sans déformation,
déprouvettes provenant dune coulée
dacier inoxydable austénitique de composition
spéciale non commerciale, ayant servi antérieurement
à une étude de la transformation martensitique par
déformation; cette coulée contenait essentiellement :
Cr=17,8%, NI=7,4%, Mn=1,56%, Si=0,36%, C=0,050%, N=0,034%.
Deux éprouvettes restant de cette étude ont
été utilisées à cette fin; il
sagissait déprouvettes à corps cylindrique
(diamètre 7 mm et longueur 85 mm) et à têtes
lisses de diamètre 12 mm. Ces éprouvettes avaient subi
une trempe à lair à 1050°C (1h en bain de
sel), un usinage de finition et une attaque fluonitrique, donnant au
corps de léprouvette un aspect satiné. La
structure résultante est amagnétique, à part
quelques endroits de la couche superficielle dusinage. Les
points de transformation martensitique dans cet état sont:
Ms=-40°C et Md=+90°C.
Ces deux éprouvettes avaient été confiées
pour quelques jours à J.P. Girard. Au début de la
séance, elles ont été marquées au crayon
électrique de gros chiffres entourés dun cercle
irrégulier n°2 et 3; une autre éprouvette,
marquée de la même façon n°1, a servi
à un autre essai non significatif et sera reprise plus tard
pour un contre-essai de simulation; on voit sa marque sur la figure
5. Cétait la première fois quon utilisait
avec J.P. Girard des éprouvettes de ce genre et quon les
marquait ainsi. Ce sont ces éprouvettes ainsi marquées
qui ont été ramassées à la fin de
lessai dans les conditions que nous verrons; il ny pas eu
de possibilité de substitution.
Après marquage, lun de nous (C. Crussard) a
vérifié la rectitude de ces éprouvettes n°2
et 3 en les faisant rouler: aucun « faux rond ».Il a
vérifié aussi leur état magnétique. A cet
effet, une méthode rapide et simple pour évaluer de
point en point le magnétisme consiste à utiliser un
petit aimant puissant, en fer à cheval, en Ticonal 1500
(surfaces polaires 7x4mm2, distantes de 8,5 mm) suspendu au bout
dune chaînette. Pour faire la mesure, on part dune
position où laimant est au contact de
léprouvette, la suspension étant verticale; on
écarte progressivement léprouvette
jusquà ce que laimant décolle.Mesurant la
distance horizontale de laimant à
léprouvette à ce point, D, connaissant la masse
de laimant (22 gr) et la longueur de la suspension, on peut
calculer la force darrachement F. Au cours de cette
vérification, sur le milieu des deux éprouvettes et sur
les têtes, la distance D définie ci-dessus na pas
dépassé 2 à 3 mm, ce qui correspond à des
forces darrachement F de lordre de 0,01 N. dues à
quelques traces de martensite superficielle produite par lusinage.
Après cette vérification, les éprouvettes sont
mises sur le bureau derrière lequel J.P. Girard (en manches de
chemise retroussées) dans le champ de la caméra
vidéo qui ne les quitte pas (pendant que J.P. Girard dispose
dautres éprouvettes et fait une tentative sur un barreau
dalliage léger, sans quitter son siège
jusquau moment où débutent les expériences suivantes:
a) J.P. Girard prend léprouvette n°2 délicatement par une tête et sans exercer deffort (le film permet de laffirmer), la met dans un tube, le bouche avec un bouchon (toujours devant la caméra), prend le tube bouché à pleine main (main gauche, le bouchon restant toujours visible), et se concentre. Il donne ensuite le tube à C. Crussard et, à partir de ce moment, ne touchera plus léprouvette.
C. Crussard retire léprouvette du tube: elle a une flexion faible mais nette près dune extrémité, visible à lil, et quon vérifie en la faisant rouler; la vérification à laimant indique, près de cette même extrémité, un fort magnétisme local (voir tabl. 1). Toute lopération ayant été filmée, il ne peut y avoir de substitution C. Crussard remet léprouvette dans sa boîte pour étude ultérieure;
b) J.P. Girard prend léprouvette n°3, qui est restée toujours visible. Mêmes opérations que pour le n°2, à cela près quun spectateur, à un moment, occulte la caméra. Après que J.P. Girard se soit concentré, C. Crussard reprend le tube bouché, en retire léprouvette et la fait rouler. Celle-ci est restée droite, et pourtant elle présente un magnétisme local analogue à celui de léprouvette n°2, mais cette fois sans déformation. Elle est remise en boîte pour étude également.
Premières mesures
Le lendemain, C. Crussard évalue le magnétisme et les
déformations. Pour le magnétisme, cest toujours
le même aimant qui est utilisé; les forces
darrachement F définies plus haut sont indiquées
dans le tableau 1 (à 0,01 N près environ). Pour les
déformations, ou flèches Y, on applique une des
têtes contre une règle et on mesure la distance entre
lautre tête (côté intérieur) et la
règle. Au début de lessai on a
vérifié que les éprouvettes « tournaient
rond ».
Sur la figure 3, on voit très bien linflexion près
dune tête.
Examens en laboratoire
Des examens divers, dailleurs destructifs, ont été
faits sur léprouvette n°2. Le barreau a
été scié électrolytiquement au ras de la
tête magnétique. On a pu ainsi introduire
lextrémité magnétique de la partie
cylindrique du barreau dans la bobine dun appareil Sigmatest:
laimantation spécifique à saturation est de 2,8
correspondant à une proportion de 1,9% de phase
magnétique (a).
Pour léprouvette n°3, une étude non
destructive aux rayons X a révélé dans la zone
magnétique outre lausténite, des martensites
a et e, celle-ci en forte proportion.
Les micrographes (éprouvette n°2) sur surface polie
mécaniquement puis électrolytiquement (fig. 4a et 4b)
révèlent un mélange de martensites e et a.
Par comparaison avec les études antérieures faites sur
cet acier, on peut affirmer que ces structures nont ni le
faciès dune martensite obtenue par refroidissement, ni
celui dune martensite produite par désensibilisation de
lausténite en la chauffant. Ce ne peut être
quune martensite due à la préparation de la
surface polie). La densité de martensite semble assez uniforme
sur toute la section: malgré lincertitude qui
découle toujours en micrographie du choix des champs, les
figures 4a et 4b montrent des aspects comparables à surface et
à cur. La quantité de martensite observée
sur ces micrographies correspond à celles que lon
obtient sur cet acier par des déformations de traction de 5
à 10%; elle est donc beaucoup plus forte que ce qui
correspondrait à la faible flexion observée (fig. 3).
Sa localisation est très surprenante.
Essais de stimulation
Le magnétisme local de la tête de
léprouvette n°2 na pu échapper à
la vérification faite au début de lessai et qui
portait notamment sur les têtes.
Néanmoins, deux assurances valant mieux quune, nous nous
sommes donc demandé si nous pouvions imaginer un processus
métallurgique capable de produire ces martensites
localisées, tout en laissant les éprouvettes bien
droites ou seulement légèrement fléchies.
Comme il sagit de martensite décrouissage, il faut
opérer par déformation. La manière la plus
approchée pour reproduire sa localisation près
dune tête, avec cette abondance, est la flexion
alternée. Nous avons fait des essais sur une autre
éprouvette, n°1, non magnétique au départ:
il faut coincer une tête dans un étau, fléchir
denviron 30° et redresser. Mais alors, à cause des
propriétés spéciales de cet acier,
léprouvette se ment en S de façon très
visible (fig.5). Pour la remettre droite, il faudrait usiner une
matrice en forme et recomprimer léprouvette à la
presse! Autre différence; sur léprouvette n°1
ainsi traitée, le magnétisme de
lextrémité du fût est comparable à
celui de léprouvette n°2, mais la tête
nest pas magnétique, ce qui est évidemment normal.
Un examen micrographique pratiqué sur une autre
éprouvette fléchie encore plus fortement et
redressée révèle de la martensite
décrouissage, mais avec une répartition
hétérogène très nette: la densité
de martensite est plus faible à cur quà la
surface (fig. 6a et 6b), ce qui est normal, mais constitue une
différence avec léprouvette n°2. Pour avoir
une densité uniforme dans la section, et de limportance
observée, il faudrait pouvoir exercer une déformation
du genre traction localisée dans lextrémité
du fût et dans la tête (de lordre de 5 à
10% pour léprouvette n°2, et au moins 10% pour
léprouvette n°3), mais qui ne change pas
sensiblement les diamètres du fût ni de la tête
(Dans ce cas de léprouvette n°3, on a mesuré
une très légère diminution de section -0,5% -
dans la zone devenue magnétique. Notons quon pouvait
aussi songer à une simulation par torsion; mais on ne voit pas
comment réaliser ainsi une déformation localisée
près dune tête et dans celle-ci.). Il faudrait une
succession de rétreints et de pétrissages, tout ceci
sans laisser de trace sur léprouvette !
Conclusion
Lensemble des observations décrites ci-dessus permet de constater:
- quune transformation martensitique locale a été réalisée au cours de lessai sur deux éprouvettes, accompagnées sur lune delles dune petite flexion près dune tête.
- que nous navons pu imaginer aucune opération métallurgique simple capable de reproduire exactement les structures observées dans les zones transformées.
Modifications locales de dureté
de plaquettes métalliques
Cette expérience a été effectuée à
quatre reprises par J.P. Girard en des lieux et devant des
observateurs différents. Lors de la première
séance (27.10.1976), lun des expérimentateurs lui
proposa à limproviste, un essai dun type nouveau:
durcir une plaquette métallique en essayant de «
compacter » le métal. Le protocole expérimental
retenu pour cet essai et repris pour les trois autres, à
quelques détails près qui seront mentionnés,
était le suivant: on soumet à J.P. Girard une plaquette
en duralumin de dimensions, de composition et de repère connus
du seul expérimentateur (et différents pour chaque
nouvelle expérience). Dans un premier temps, J.P. Girard prend
contact avec léprouvette en la frottant ou la caressant
avec les doigts sous contrôle rapproché des
expérimentateurs. Léprouvette est ensuite
placée par lexpérimentateur dans un tube de verre
bouché après vérification de la rectitude et du
repère. Le tube est alors redonné à J.P. Girard
pour essai. Léprouvette reste dans le tube
jusquà lexamen en laboratoire. Pour lessai
4, la phase en tube de verre fut supprimée, car elle
napportait aucune garantie supplémentaire par rapport au
protocole initial qui acceptait un contact manuel pendant la phase initiale.
Les quatre plaquettes modifiées étaient toutes en
duralumin à létat T351(trempe à 505°C
dans leau froide, traction de détensionnement de 1,2
à 2%, maturation dau moins 48h). Deux compositions
furent utilisées (une dalliage quaternaire A-U4SG de
composition non commerciale, et une en alliage 2017 industriel). Un
symbole anonyme gravé au fer sur le métal et
différent à chaque expérience permettait aux
observateurs didentifier sans équivoque la plaquette
dessai dun simple coup dil. Chaque plaquette
était issue dun lot de plaquettes identiques ayant subi
le même traitement et les plaquettes témoins de chaque
lot étaient conservées en laboratoire pour comparaison
et essais de simulation ultérieurs.
Le tableau II résume les lieux et les caractéristiques
des matériaux dessais des quatre expériences.
Observations durant lexpérience:
PREMIER ESSAI:
Pendant la phase de prise de contact du bout des doigts (~2mn), on
observa successivement deux légères flexions de la
plaquette 11-I, en sens inverse lune de lautre, de
flèches respectives (+1mm) et (-0,5mm).
Léprouvette fut alors mise en tube de verre avec une
flèche résiduelle totale de +0,5mm (la fibre
légèrement convexe correspondait à la face
gravée). Le tube fut alors donné à deux reprises
à J.P. Girard (5mn).
DEUXIEME ESSAI:
Aucune flexion avant la mise sous tube. Durée de
lexposition: 3mn.
TROISIEME ESSAI:
Léprouvette 11-H avait été
grenaillée au préalable sur toute la longueur des 2
faces, pour voir si un durcissement supplémentaire local
était faisable. Durée: environ 3 mn, sans déformation.
QUATRIEME ESSAI:
Léprouvette VG est essayée à deux reprises
par J.P. Girard (durée de lexposition: 2 fois 2 mn).
Examens en laboratoire
Pour les quatre essais, les examens comparatifs des repères
gravés, dimensions, poids, empreintes de dureté
initiales des éprouvettes, ont confirmé que les
éprouvettes rendues au laboratoire étaient bien celles
qui avaient été préparées pour les expériences.
DURETE:
Après polissage électrolytique, la mesure de
dureté au microduromètre Vickers sous charge de 3 kg
(~30N) fut effectuée sur les deux faces des éprouvettes
soumises à expérience, ainsi que sur les
éprouvettes témoins conservées en laboratoire.
Les empreintes furent effectuées avec un pas de 1 à 2
mm (selon les cas). Des contre-mesures pratiquées en double
aveugle par des opérateurs différents (pour les essais
2 et 4) conduisirent à des résultats équivalents.
Les résultats obtenus par cette technique, dont deux cas sont
représentés sur les figures 7 et 8, permettent de
mettre en évidence des accroissements notables et
simultanés de dureté sur les deux faces opposées.
Les longueurs des zones modifiées et les accroissements
maximaux de dureté sont regroupés dans le tableau III.
Compte tenu de la dispersion (caractérisée par
lécart-type indiqué entre parenthèses
à lavant-dernière colonne), ces observations
montrent de façon complètement significative quil
y a eu modification du métal lors des quatre essais.
On voit que les durcissements maximaux observés vont de 6%
(essai 4) à 12% (essai 2) et sont en moyenne de 8%. Lors de
lessai 4, on avait effectué avant
lexpérience six empreintes Vickers à mi-longueur
parce que dans les essais précédents, le durcissement
avait toujours eu lieu dans cette zone, donnant des duretés de
1200 à 1210, ce qui permet déliminer
complètement lhypothèse dune
hétérogénéité de dureté
préexistante; notons, en passant, que cet essai est
particulièrement intéressant parce quil a
été exécuté en Angleterre, chez le
Professeur J. Hasted, et que les duretés ont été
remesurées « en aveugle » et confirmées dans
un laboratoire anglais indépendant, à lElectrical
Research Association.
CONTRAINTES INTERNES:
Deux techniques ont été utilisées afin de mettre
en évidence déventuelles différences de
contraintes résiduelles longitudinales des zones
modifiées. La technique de mesure superficielle par
diffraction X (méthode en sin2 Y) utilisée sur
léprouvette 11-I indique une modification importante de
la contrainte résiduelle longitudinale sur les deux faces
opposées de la zone modifiée; on observe, en effet, une
contrainte résiduelle de - 80 Mpa sur la face non
marquée (légèrement concave) et de + 80 Mpa sur
la fibre opposée (marquée). Sur les
extrémités non modifiées, on retrouve
létat de contrainte initial normal pour cet état
métallurgique (T351), soit sR = - 15 Mpa.
Ce point a été confirmé en mesurant sur
léprouvette 11-J les déformations relatives
créées sur la face 2 lors de lusinage chimique
progressif de toute la face opposée (1). On observe, par cette
technique (dite de Rosenthal-Norton) une variation importante et
significative de la jauge située à laplomb de la
zone modifiée, alors quune jauge située sur la
même fibre, à 25 mm de la zone modifiée, a un
comportement normal semblable à celui de deux jauges
situées sur le témoin. On peut donc conclure, sans
ambiguïté, que la modification locale de dureté
est associée à une modification locale de
létat de contrainte résiduelle de cette zone.
MICROSTRUCTURE:
Les éprouvettes modifiées lors des essais 1 et 2 et les
témoins correspondants, ont fait lobjet dexamens
au microscope électronique en transmission (100 kV). Des lames
minces parallèles à la surface et amincies avec soin
pour éviter toute déformation ont été
prélevées à mi-épaisseur sur les deux
faces opposées de la zone modifiée de
léprouvette 11-I, ainsi que sur la zone superficielle
modifiée (face 2) de léprouvette 11-J.
Dans les deux cas, on observe que les zones modifiées
présentent une microstructure caractéristique
comportant une densité très importante de petites
boucles de dislocation denviron 200 angströms de
diamètre (fig. 9a et 10, a et b). A mi-épaisseur, on
trouve une densité de boucles plus faible, mais
significativement plus forte que dans le métal initial
prélevé en bout déprouvette (fig. 9b) et
sur un témoin.
Dans le cas de léchantillon 11-I, on a effectué
un comptage comparatif des boucles visibles dans la coupe (110) avec
: g = [111] s 0; après avoir mesuré les
épaisseurs respectives des différentes lames, on trouve
les résultats donnés au tableau IV (moyenne de 5 champs).
En résumé, on observe que les modifications produites
par J.P. Girard sur les plaquettes en duralumin qui lui ont
été soumises, entraînent simultanément;
- un durcissement superficiel de lordre de 8% localisé sur les deux faces des plaquettes, sur une longueur pouvant atteindre 40 mm et une largeur de 10 à 15 mm,
- la modification des contraintes résiduelles superficielles dans la zone modifiée,
- la création, dans cette zone, dune microstructure particulière comportant une densité très élevée de petites boucles de dislocation (F 200 angströms),
- labsence de déformation macroscopique de flexion (sauf pour lessai 1- voir plus haut).
Essais de simulation
Comme dans le cas de lacier inoxydable, nous avons
cherché une double assurance en essayant dimaginer par
quels moyens simples de déformation on pouvait simuler les
états précédents.
Notons dabord que les micrographes électroniques
montrent que les zones de Guinier-Preston ne sont pas dissoutes et
sont les mêmes à la fin de lessai quà
létat original. Ceci exclut toute simulation par
traitement thermique, notamment par chauffage superficiel (induction
ou rayonnement optique). Nous sommes ainsi amenés à
envisager des essais de simulation mécanique.
FLEXION ALTERNEE
Compte tenu du fait que le contact manuel était autorisé
pendant la première phase de lexpérience, on
pouvait se demander si une opération subreptice de flexion
alternée dans le domaine plastique nétait pas
suffisante pour conduire aux modifications observées.
Des essais de flexion alternée effectués sur des
témoins ont permis de voir quil fallait introduire une
déformation plastique totale dau moins 5%par flexion
alternée pour obtenir un durcissement de lordre de celui
qui avait été observé précédemment
(-8%). Ceci nécessite de plier très fortement
léprouvette jusquà atteindre un rayon de
courbure de 50 mm (ce qui correspond à une flèche de
lordre de 30 mm, incompatible avec les observations faites),
puis de la redresser par une flexion en sens inverse.
Cette simulation ne permet cependant pas de reproduire
létat structural observé sur les
éprouvettes modifiées par J.P. Girard. On observe
alors, en effet, dans les zones durcies, par microscopie
électronique, des écheveaux de dislocations mais pas
daccroissement significatif du nombre de boucles de dislocation.
ESSAI DE COMPRESSION A LA PRESSE
Un essai de compression local à la presse de la plaquette
témoin 11-U sous 300 Mpa (se » 220 Mpa), a permis
dobtenir un durcissement des surfaces respectivement en contact
avec le poinçon et la table, voisin de celui qui était
recherché ( d HV = 140 Mpa), avec une microstructure analogue
à celle qui était observée sur les
éprouvettes modifiées (fig. 10d), mais avec une moindre
densité de boucles. On observe cependant une diminution
dépaisseur de 13% et une modification uniforme dans la
section de la structure et de la dureté, ce qui nest pas
le cas pour les éprouvettes « durcies » par J.P.
Girard; des mesures dépaisseur de la plaquette 11-J
révélaient cependant une réduction
dépaisseur de lordre de 2% à laplomb
de la zone modifiée.
ESSAI de GRENAILLAGE (shot-peening)
Un essai de grenaillage superficiel des deux faces opposées du
témoin (11-M)(conditions opératoires: machine Matrasur,
pression air: 7 bars - débit 0.85 m3/mm, billes de verre -
Ø 75 à 110 µm -, durée: 1mn) a permis de
simuler lessentiel des points que lon cherchait à
reproduire: durcissement superficiel dHV de 70 Mpa, absence de
flexion permanente, microstructure analogue
(hétérogène dans lépaisseur avec
une densité maximum de boucles de dislocation au voisinage des
surfaces). On obtient cependant par ce moyen une surface
dépolie daspect très différent de celui
des éprouvettes modifiées par J.P. Girard et il faut
effectuer un polissage supplémentaire pour restaurer un
état de surface comparable.
Lensemble des observations et simulations effectuées
montrent quil faudrait effectuer un effort de compression des
plaquettes normale à la surface créant une
déformation plastique hétérogène dans la
section pour reproduire lessentiel des particularités
physiques observées sur les plaquettes métalliques
localement et superficiellement durcies par J.P. Girard.
Lénergie mécanique requise pour simuler une telle
modification peut être estimée daprès
lessai de simulation par compression: on trouve 1,6 J.
On peut produire des boucles de ce genre par irradiation neutronique.
Conclusion
Lensemble des observations effectuées sur les plaquettes
de duralumin soumises à J.P. Girard permet de constater:
- que le durcissement demandé a bien été réalisé à quatre reprises pendant lessai.
- quaucune opération métallurgique simple connue des auteurs ne permet de reproduire exactement les différentes particularités physiques observées dans les zones localement durcies.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Nous avons décrit dans cet article un certain nombre de
déformations et transformations de métaux obtenues dans
des conditions particulières. Les lieux où se sont
produits ces essais et les personnes qui les ont observés ont
été variés; la seule présence constante,
commune à tous ces essais, a été celle de J.P.
Girard lui-même: il y a donc eu corrélation entre sa
présence et lapparition des effets particuliers
observés. Il semble donc quon ait le droit de dire que
J.P. Girard fait partie de la « cause » de ces effets.
Mais, pendant ces déformations ou transformations, nous
navons observé ni enregistré de sa part aucune
intervention de forces musculaires ou deffets physiques
capables de les produire.
Il semble donc quon puisse conclure au caractère «
anormal » de ces effets, surtout si lon tient compte des
observations suivantes:
- pour une des éprouvettes déformées (voir « séance du 27 octobre 1976 »), les précautions prises pour son repérage et le suivi de la déformation par tracés de profils successifs sont de nature à prouver quil ny a pas eu substitution; la résistance très élevée de cette éprouvette nous semble suffisante pour exclure toute explication par une action manuelle et musculaire.
- pour lautre éprouvette déformée en tube de verre (Séance du 31 mars 1976), le mode opératoire décrit semble établir que la déformation, bien que faible, est assez nette et sest faite alors que léprouvette était dans le tube.
- pour les cas de transformation locale de structure, par
transformation martensitique ( § « Essais en tubes
fermés sur acier inoxydable ») ou par création de
nombreuses petites boucles de dislocations ( § «
Modifications locales... métalliques », les
précautions décrites montrent quil ny a pas
eu substitution. La production de ces effets en tube ou avec contact
léger exclut toute explication « normale ».
Même sil y avait eu substitution, il faut noter
limpossibilité où nous avons été de
reproduire lensemble des particularités physiques des
pièces ainsi transformées, ni dimaginer aucune
opération métallurgique simple capable de le faire. Nos
essais de simulation ont, en effet, permis de reproduire les
éléments structuraux nouveaux produits au cours des
essais faits avec J.P. Girard; en combinant plusieurs de ces actions
de simulation de façon complexe (actions qui auraient
dailleurs laissé des traces sur
léprouvette), on arriverait peut-être à
simuler la texture locale et la disposition de ces
éléments structuraux, mais on produirait des variations
de dimensions beaucoup plus fortes que celles observées, qui
sont très faibles ou nulles. Le caractère
localisé de ces transformations est surprenant.
Ces expériences font partie dun ensemble dessais
beaucoup plus nombreux, que nous avons passés au crible et
soumis à une longue étude critique dans les conditions
décrites dans lintroduction. Dans cet ensemble, nous
avons dailleurs eu des essais où il ne sest rien
passé, et dautres où nous avons nettement
observé des impulsions musculaires, à côté
deffets positivement « anormaux ».
Il est bon de souligner que les effets observés ont une
certaine reproductibilité: les flexions de barres ont
été produites de nombreuses fois, les transformations
martensitiques locales deux fois, et les durcissements locaux quatre.
Le dernier de ces quatre essais, celui fait chez le Professeur
Hasted, est le plus significatif, parce quil comporte une
mesure de dureté avant lessai dans la zone où se
produit ensuite le durcissement, et parce que laugmentation de
dureté a été vérifiée dans deux
laboratoires indépendants, dont un laboratoire anglais
opérant « en aveugle ».
Dans aucun de ces essais, J.P. Girard na produit de structures
inconnues. Les modifications de structure observées sont du
type de celles produites par certains genres de déformations.
Leur répartition est normale dans les cas de flexion simple,
mais anormale dans les transformations sans déformation ou
avec déformation faible.
Si ces effets avaient été produits par application de
forces, le travail à dépenser dans le cas de
léprouvette la plus grosse aurait atteint environ 12 J.
Laugmentation denthalpie correspondante serait de 2
à 3 J.
Dans cet article, nous navons nullement lintention
dimposer nos conclusions comme des vérités
scientifiques complètes. Mais nous avons cru de notre devoir
dexposer objectivement les conditions et les résultats
de ces expériences. Nous navons trouvé
dexplication aux effets observés, ni dans la physique
actuelle, ni dans les truquages possibles: mais dautres sauront
peut-être en imaginer.
A PROPOS DE LARTICLE DE CH. CRUSSARD ET J. BOUVAIST
Larticle ci-dessus a été écrit à la
suite dexpériences mettant en cause le comportement
anormal de métaux ou alliages en présence de J.P.
Girard. Je peux assurer que ces expériences ont
été effectuées avec une grande rigueur
scientifique, de façon à éliminer autant que
possible toute tricherie; cependant, plusieurs dentre elles
nont pas convaincu, car il reste toujours la possibilité
dun truquage.
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