MORGAN ROBERTSON (1861-1915)
LE NAUFRAGE DU TITAN
Traduit de langlais par Marc FAVRE
Préface de Caroline FAVRE, Introduction dOlivier MENDEZ, Rédacteur en chef de Latitude 41, publication de lAssociation Française du Titanic
MORGAN ROBERTSON, est né le 30 septembre 1861 aux Etats-Unis, à Oswega dans létat de New York. Fils dun capitaine navigant sur les grands lacs. Il a déjà la mer dans le sang et ce ne fut donc pas une surprise quand en 1877, à lâge de seize ans, il senfuit pour sengager dans la marine marchande. Après avoir navigué sur les grands lacs, puis il parcout bientôt le monde et quand il quitte la mer en 1886, il a le grade de second. Il se consacre à lécriture et à de nombreuses activités, toutes liées à sa passion de la mer. Morgan Robertson est mort le 14 mars 1915 à lhôtel Paladin à Atlantic City, dans le New Jersey, où on là retrouvé devant une fenêtre ouverte, en train de contempler locéan.
Écrit quatorze ans avant le plus grand désastre maritime civil de tous les temps, ce livre fut publié pour la première fois en 1898 sous le titre Futility par M.F. Mansfield, dans lIllinois, aux Etats-Unis. À la suite du naufrage du Titanic survenu le 14 avril 1912, le livre fut réédité sous le titre Le Naufrage du Titan par Mac Lure magazine et le Metropolitan magazine de New york.
Il est étrange de constater que Le Naufrage du Titan, uvre de pure fiction, fascine le public plus que tout autre histoire écrite sur le naufrage lui-même. Seul le lecteur pourra dire si le récit est une incroyable prémonition, ou simplement la prédiction faite par Robertson, de ce qui pourrait arriver si des changements nintervenaient pas dans les lois et des règles de navigation quil jugeait archaïques, de lépoque.
Sil est un livre mythique pour les passionnés de lhistoire du Titanic, cest bien Le Naufrage du Titan. La présente édition a été réalisée avec laide et le soutien historique de lAssociation française du Titanic, qui se réjouit de lire enfin une version française de qualité, cent deux ans après la première publication de Futility aux Etats Unis
.Association Française du Titanic. 7, rue Blaise Pascal 78320 Le Mesnil-Saint-Denis
« Cétait la plus grande embarcation voguant sur les flots et la plus prestigieuse création de lhomme. Toutes les sciences et tous les corps de métiers connus de notre civilisation avaient contribué à sa construction et assuraient sa maintenance... Insubmersible, indestructible, il transportait le nombre minimum de chaloupes quexigeait la loi. »
Cest ce quécrivait en 1898 Morgan Robertson, dans ce roman dune extraordinaire intensité.
Écrit quatorze ans avant le plus grand désastre maritime civil de tous les temps, ce livre fut publié pour la première fois en 1898 sous le titre Futility par M.F. Mansfield, dans lIllinois, aux Etats-Unis. À la suite du naufrage du Titanic survenu le 14 avril 1912, le livre fut réédité sous le titre Le Naufrage du Titan par Mac Lure magazine et le Metropolitan magazine de New york.
Il est étrange de constater que Le Naufrage du Titan, uvre de pure fiction, fascine le public plus que tout autre histoire écrite sur le naufrage lui-même. Seul le lecteur pourra dire si le récit est une incroyable prémonition, ou simplement la prédiction faite par Robertson, de ce qui pourrait arriver si des changements nintervenaient pas dans les lois et des règles de navigation quil jugeait archaïques, de lépoque.
Écrivain de la fin de lère victorienne, Robertson exprime ses préoccupations mais aussi celles de son époque. Une certaine pointe dantisémite ainsi quun dédain yanckee envers les Britanniques nous choquent aujourdhui.
Lhistoire en demeure attachante, retraçant le parcours dun marin dont la petite Myra viendra éclairer le destin. Ce récit dun amour perdu décrit surtout le combat dun homme seul face à une société aveuglée de préjugés.
Futilité, Le naufrage du Titan, livre non-réédité et non traduit en français pendant une grande partie du siècle, resurgit enfin, faisant naître en nous une troublante curiosité.
Extrait de Science Frontières n°57, novembre 2000
LE NAUFRAGE DU TITAN
«75.000 tonnes de masse brute fonçant à travers le brouillard à la vitesse de 15 mètres par seconde, étaient venus sencastrer dans un iceberg.»
Une nuit davril, le Titan, chef-doeuvre de la technologie et de lorgueil humains, un navire long de 243 mètres, filant à 25 noeuds, transportant 3.000 passagers, doté de 3 hélices, séventre sur un iceberg, en plein brouillard, lors de sa première traversée de lAtlantique. 2.000 victimes disparaissent dans les eaux glacées...
Heureusement il ne sagit que dun roman-catastrophe, mais ça vous rappelle peut-être quelque chose ?
Non, son auteur, Morgan Robertson, ne sest pas inspiré du naufrage du Titanic : il la anticipé.
Son livre, au titre original de The Futility, paraît en 1898. La tragédie du Titanic aura lieu 14 ans plus tard, en 1912. Les coïncidences entre le récit de Robertson et lévénement réel sont plus quétonnantes. Le Titanic mesurait 271 mètres, filait à 23 noeuds, transportait près de 3000 passagers, était doté de 3 hélices, et coula par une nuit davril, en plein Atlantique, emmenant dans les ténèbres 1500 victimes...
Alors évidemment, on ne peut sempêcher de penser quil sagit là dun cas extrêmement clair de prémonition, Robertson na rien imaginé, il a «vu», 14 ans plus tot, la catastrophe. Les comptes rendus de la vénérable Society for Psychical Research regorgent de tels témoignages de personnes ayant eu la vision dune catastrophe prochaine. Mais Roberston en a fait un livre, ce qui donne bien plus de poids à son expérience et à son récit.
Mais parmi les spécialistes de la question, comme par exemple Bertrand Méheust en France (cf. entretien dans SF n°45), il nest pas tout à fait certain quil sagisse réellement de voyance : depuis la fin du XIXème siècle, les grandes nations se livraient à une course effrénée au gigantisme nautique, au mépris des régles de sécurité les plus évidentes (la presse sinquiétait depuis longtemps du si petit nombre de chaloupes de secours embarquées). Et le Titanic lui-même nétait que laboutissement, le summum, dune lignée de navires titanesques. Robertson, qui fut marin avant de devenir écrivain, naurait-il pas pu simplement coucher sur papier ce que beaucoup redoutaient depuis longtemps ?
Jusquici il était difficile de se faire un avis sur pièce, car le fameux roman navait jamais été traduit en français. Ouf, loubli est enfin réparé, grâce à linitiative des Presses de Valmy. Les 120 pages du livre se dévorent dune traite, en suivant les péripéties du marin Rowland, acteur impuissant du drame un siècle avant Leornado Di Caprio...