Un chercheur scientifique de haut niveau croit avoir
démontré que l'eau a de la mémoire. Un physicien
tente de démontrer l'existence de mini-tornades capables de
créer des oeuvres d'art dans des champs de
céréales. Un physicien confond le signal d'une banale
émission radio avec celui d'un mystérieux OVNI. Un
astrophysicien avoue candidement que toutes ses recherches
cosmogoniques lui ont été inspirées par des
courriers reçus d'un groupe d'extraterrestres. Des astronomes
prennent pour de mystérieux corps célestes lointains
des satellites très proches.
Ni fous, ni malhonnêtes, ces chercheurs ont simplement
"déraillé". Certains d'entre eux l'ont
reconnu; d'autres ont continué à se fourvoyer. Et cela,
en général, dans l'apparence indifférence de
leurs confrères.
Par un ensemble de récits et d'anecdotes agréables
à lire, le présent ouvrage montre comment ces
égarements peuvent se produire et pourquoi ils ne sont
généralement pas dénoncés. Heureusement
ce ne sont pas ces rares égarements ou quelques tromperies qui
peuvent ébranler la solidité de l'édifice des
connaissances scientifiques. Si la science est faite par des humains,
avec toutes leurs qualités et leurs défauts, elle est
cependant une des plus admirables constructions intellectuelles qui
soient. Il est donc particulièrement vain de vouloir la mettre
en doute au départ de quelques affirmations péremptoires
prononcées par ceux qui se sont éloignés d'elle
ou qui en ont été discrètement écartés.
Né en 1952, Marc Hallet est diplômé de l'Ecole
normale à Liège et travaille dans l'administration. En
s'appuyant sur une importante documentation personnelle et sur ses
nombreux contacts avec des chercheurs, il poursuit une
réflexion dans le domaine des préjugés, des
croyances et des erreurs humaines.
APRES MURES REFLEXIONS...
Q.0155
Mon dernier livre en date vient de paraître, à
Bruxelles, aux éditions Labor.
Il y est une fois de plus question d'idées fausses, d'opinions
ridicules et de croyances absurdes. Mais cette fois, elles sont le
fait de scientifiques dont certains sont de haut niveau.
Les gens férus de sciences parallèles y
reconnaîtront au passage bien des figures connues et quelques
autres qui le sont moins. Mes autres lecteurs s'étonneront
davantage de rencontrer tant d'opinions absurdes chez tant de
chercheurs scientifiques.
Je ne cache pas avoir voulu dénoncer une fois de plus les
sciences parallèles en abordant cette fois le sujet sous un
angle nouveau: celui de la psychologie des scientifiques dévoyés.
Pourquoi un chercheur scientifique déraille-t-il soudain ?
Pourquoi finit-il par croire que les résultats absurdes
auxquels il aboutit vont créer une sorte de révolution
copernicienne au sein de l'édifice scientifique ? Pourquoi
sombre-t-il parfois dans la paranoïa au point de croire que tous
ses confrères sont ligués contre lui pour
l'empêcher d'annoncer au monde la troublante
vérité qu'il pense avoir découverte envers et
contre tous ? Pourquoi s'adresse-t-il finalement complaisamment aux
journalistes plutôt que de tenter de démontrer ses
thèses dans de prestigieuses revues scientifiques ?
Autant de questions auxquelles je réponds à la fois par
des exemples édifiants que par l'analyse des divers
comportements évoqués dans l'ouvrage.
Comprendre comment et pourquoi certains scientifiques
déraillent soudainement permet d'atteindre une attitude
joyeusement sceptique à l'égard des discours ronflants
des dévoyés. Mais cela permet aussi de s'amuser des
gens qui s'abritent derrière de telles "autorités"!
A travers les exemples que je cite, les férus de sciences
parallèles se rappeleront d'autres
"découvertes" insensées faites par des
techniciens ou des "spécialistes" prétendus
et qui, durant un temps, firent illusion.
Liège, le 21 février 1999