Le Grand Carnage

Michel GRANGER

Ed. Vertiges (Carrere)

1986

commander l'ouvrage

 Il y a plus de dix ans, en 1986, aux éditions Vertiges (Carrere) à Paris, parut Le Grand Carnage, de Michel Granger. A l'époque, le sous-titre "des milliers d'animaux mutilés par des êtres venus d'ailleurs" m'avait laissé penser qu'il s'agissait là d'un ramassis de sottises au service d'une thèse pré-établie. Le hasard des brocantes a fait en sorte que je viens d'acquérir ce livre. Et je dois dire que je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt!
Contrairement à Jean Sider qui est obnubilé par des idées fantasques et qui ne livre à ses lecteurs que des informations passées au crible de son périscope déformant, Michel Granger semble s'être efforcé de rapporter un maximum de témoignages à la fois contradictoires et complémentaires. Ainsi explique-t-il, de façon très raisonnable, que la plupart des bovins moururent de mort naturelle, furent tués par balle ou furent anesthésiés au moyen de substances chimiques bien terrestres. Il souligne aussi que les rares experts qui réalisèrent des autopsies dans les règles de l'art conclurent à des morts naturelles (p.287). Mieux: il raconte (p.278 et suiv.) comment on se livra à une rexpérience sur le terrain afin de constater quel était le véritable processus de décomposition du corps d'un bovin décédé. Chose étonnante: des phénomènes naturels et de petits animaux expliquent la plupart des "constatations mystérieuses" soulignées ça et là dans une certaine litérature (absence de sang, position des animaux, incisions "chirurgicales"...)
Michel Granger examine toutes les sortes d'hypothèses: les extraterrestres, bien sûr, mais aussi les hélicoptères mystérieux, les expériences gouvernementales sur des armes chimiques ou bactériologiques, les sectes lucifériennes et autres, et même le phénomène d'hystérie collective. Il est vrai que beaucoup de témoignages semblent parfaitement invraisemblables et cadrer plutôt avec un phénomène de "divagation" collective. Michel Granger raconte, comme jamais on ne l'avait fait auparavant, la fameuse "affaire Snippy", du nom de ce jeune cheval trouvé mort tout au début de la vague des mutilations animales. Et il montre que c'est la maîtresse de ce cheval qui, sans cesse, fit dévier l'enquête sur les OVNI auxquels elle croyait dur comme fer. D'autres cas du genre sont rapportés dans l'ouvrage et semblent indiquer que l'hypothèse OVNI, en la matière, ne jouit d'un certain crédit que parce qu'on n'a pas regardé d'assez près dans quelles circonstances elle sembla s'imposer à plusieurs reprises. L'auteur ne conclut pas... ce qui est tout à son honneur.

 
Marc Hallet,
Liège, le 5 septembre 1997